Les quatre saisons comptent aujourd’hui parmi les œuvres les plus célèbres de toute l’histoire de la musique. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi puisque leur compositeur, Antonio Vivaldi, a disparu à Vienne en 1740 dans le plus grand dénuement, pour être ensuite oublié pendant près de deux siècles. La redécouverte, après la première guerre mondiale, de manuscrits miraculeusement conservés a permis de remettre au jour ces quatre concerti, les premiers du recueil Cimento dell’Armonia e dell’Inventione, qui connut un grand retentissement dans toute l’Europe dans les années 1720.
Plutôt que de nous intéresser à la seule virtuosité de ces concerti, nous nous sommes attachés à ce qu’ils évoquent. Vivaldi a en effet écrit lui-même un sonnet préalable à chaque saison, inséré dans la partition même.
A l’heure où le dérèglement climatique devient une préoccupation majeure des citoyen·nes, où Venise, cité chérie du compositeur, est menacée de disparition et où la diversité des espèces est en péril, nous trouvons chez Vivaldi une sensibilité extraordinaire aux mouvements de la nature : les tempêtes se succèdent, leur puissance varie suivant les saisons, les oiseaux chantent à la fois librement et harmonieusement, une bête traquée fuit les chasseurs. En entrant dans l’œuvre, on ne peut être qu’ébloui par la richesse et la précision du tableau.
En contrepoint de cette œuvre célébrissime, nous voulons partager avec le public The Seasons de Christophe Simpson, britannique du 17e siècle. Les mouvements subtiles et les lumières diffuses de ces œuvres peu jouées ne sont pas sans rappeler notre climat breton. Le programme contient enfin une source commune à Simpson et Vivaldi : les madrigaux publiés par Gardano en 1601 à Venise sur le thème des saisons, à la poésie douce et intime.
Izleh Henry, Camille Rancière, Julie Friez, Camille Aubret, Pamela Bernfeld, violon et alto |Keiko Gomi, violoncelle | Youen Cadiou, contrebasse | Clémence Schweyer, clavecin
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